Née à Paris, Maria Catuogno vit plusieurs années au Brésil et en Argentine. Fortement influencée par l'Amérique Latine, elle y apprend le travail du métal, sortant des sentiers battus, elle dessine et écrit directement avec le bronze en fil et en plaque. Domptant ce métal et maîtrisant la technique, elle peut réaliser ce qu'elle imagine.
De retour en France, la sculptrice installe son atelier en Provence, où de 1996 à 2000, elle suit les Beaux-Art d'Aix en provence pour définir la ligne et le design; puis l'artiste introduit la Terre en modelage, d'abord seule puis en mélange de matière avec le bronze, pour créer des personnages toujours en mouvement.En 1997, elle gagne le 1er prix "Espace création" du parc des expositions de Toulouse. C'est ce qui la propulse dans le monde de l'Art.
Passionnée par le Bronze et fascinée par le Verre Maria Catuogno fusionne les deux matières.
"Contrairement à l'idée reçu je travaille le bronze au chalumeau et je fond le verre, verre que je sertie dans le bronze comme l'emprisonnant dans le métal, pour retenir des corps toujours en mouvement. Démontrant ainsi l'aliénation de chacun par rapport à un autre : l'homme sur sur la femme, la femme sur l'homme mais aussi la mère sur son enfant ou encore la hiérarchie dans le travail détruisant les rapports humains.
Encore et toujours la suprématie humaine et sociale.
L'idée est de jouer avec l'équilibre déséquilibre de la lumière qui passe à travers le verre alors que le bronze accroche la lumière et la reflète.
Je m'intéresse à mettre en opposition la fragilité du verre, protégé par la solidité du bronze. Après il y a bien-sûr les couleurs chatoyantes de cette matière opposées à celles frustrées du métal.
J' ai beaucoup voyagé et pour moi l'art est un voyage intérieur. Je détourne les techniques à ma façon, ce qui me donne des libertés et c'est cette notion de liberté qui est importante pour moi autant pour la ligne, que pour la couleur ou la forme. Et c'est cette aventure qui m'amène à des hasards lorsque j'ai découvert une texture, une couleur à laquelle je ne m'attendais pas. Et c'est le bonheur de l'inattendu !
Mais mon but n'est pas de figer la matière dans une idée précise, ni d'imposer un dit mais au contraire d'exacerber, d'exalter l'imagination de celui qui la regarde.
Je veux pousser le spectateur à participer à l'oeuvre, et donner son avis propre; faire qu'il se l'approprie , qu'elle devienne sienne ; jouer avec elle.
Et puisque certaines sont démontables, le « regardeur » peut en faire son puzzle en interchangeant les pièces du corps de la sculpture.
Amener le public à une réflexion par rapport à l'oeuvre c'est l'amener à une réflexion par rapport à lui-même, à la société dans laquelle il vit.
Décoincé, le spectateur devient acteur et peut alors changer l'ordre établi.
Pourtant je rêve de m'évader vers l'abstraction, en terminer avec les limites.
Abandonner les corps sculptés pour retrouver les horizons vastes et libres du voyageur, étendues intemporelles sans plus de dits et de non dit, laissant la place à l'émotion direct, irrationnelle, d'une forme, d'une présence, puissante, lumineuse, colorée qu'on pourrait appeler liberté. "