AUDE MINART PRÉSENTE
« Julien Sinzogan est un mystère », il semble un peu en retrait du monde de l’art contemporain africain,
lui qui revendique son africanité.
Pour cette exposition, ce conteur raconte en images la Guyane, le Sénégal et le Bénin, la géomancie par
le Fa, toute la culture qu’emportèrent avec eux, ceux que les Occidentaux déportaient vers les Amériques.
Fasciné par ce « voyage de l’ADN », il souligne la relation « ombilicale » qui lie désormais les deux
continents. « Je travaille beaucoup sur la transmission d’un patrimoine », soutient celui qui vient d’être
exposé au Musée afro-brésilien de São Paulo.
JULIEN SINZOGAN Un peu en retrait du monde de l'art contemporain africain,celui qui se dit anarchiste varie les supports et les matières, emprunte autant à la BD qu'au panthéon vaudou, pour une œuvre chargée de récits et de symboles, toujours enracinée dans l'histoire du Bénin. Rencontre. « Je veux que l’on s’étonne. Quelle que soit la forme choisie, j’aime que l’art soit un spectacle. »
Julien Sinzogan est un mystère : jamais exposé par la Fondation Zinsou dans son pays, absent de la grande exposition en 2005 au Centre Georges Pompidou « Africa Remix», il est représenté à Londres mais semble un peu en retrait du monde de l’art contemporain africain.
Abus de langage, diraient ceux qui se veulent « artistes contemporains » tout court, mais lui revendique son africanité. « Il faut un art contemporain africain pour ne pas être dilué dans la masse, pour s’inscrire dans un mouvement nouveau, récent, qui insuffle un courant d’air frais, dit-il. Vouloir se replacer dans l’histoire occidentale de l’art, c’est se créer des difficultés par rapport à un passé écrasant. »
Présent à Ouidah ’92, au Bénin, et à Dakar lors de la Biennale et du festival Mondial des Arts Nègres, Sinzogan revendique des décisions en accord avec son caractère et ses choix d’artiste. « Je suis un anarchiste », répète-t-il fréquemment. Anarchiste, peut-être…
L’homme en tout cas sait mener sa barque. Ancien élève du lycée Béhanzin de Porto-Novo, le dessinateur doué vendait déjà ses portraits à des ministres alors qu’il n’était qu’en terminale. Aujourd’hui, plusieurs tableaux de Sinzogan ornent les bureaux de l’ambassade du Bénin en France.
L’itinéraire du plasticien, pourtant, ne tient en rien de la ligne droite. « Il y a eu des hauts et des bas », reconnaît celui qui, à 58 ans, varie les supports et les matières au gré d’une inspiration qui s’enracine toujours dans la terre et l’histoire béninoises, sous l’influence tutélaire du vaudou. Sinzogan enchaîne expos et commandes publiques jusqu’à ce qu’une galerie lui offre une visibilité internationale dans les années 2000.
Géomancie Revenants et passage du milieu
Résolument figuratif, empruntant à la bande dessinée comme au panthéon vaudou, le travail du peintre dévoile un artiste en perpétuelle recherche. Avec constance, il raconte en images le Bénin, la géomancie par le Fa, l’esclavage et toute la culture qu’emportèrent avec eux ceux que les Occidentaux déportaient vers les Amériques. Fasciné par ce « voyage de l’ADN », il souligne la relation « ombilicale » qui lie désormais les deux continents et se voit en conteur chargé de l’alimenter. « Je travaille beaucoup sur la transmission d’un patrimoine », soutient celui qui vient d’être exposé au Musée afro-brésilien de São Paulo.
Voiles, draperies et corps en mouvement animent ses toiles, dont certaines sont laissées en partie inachevées afin d’attirer le regard sur un détail précis : « j’aime que l’art soit un spectacle. »
En la matière, ses navires emportant avec eux les couleurs et les âmes du Bénin comme ses réveils d’egungun (« revenants ») sont de véritables péplums chargés de récits et de symboles. La richesse décorative de ses chorégraphies sur toile explique l’attrait très fort de collectionneurs pour une œuvre qui s’inscrit dans l’histoire où culture inspiration et talents sont étroitement liés.
Intitulée « Les Voiles des revenants » sa dernière exposition de 2015 regroupe nombre de thèmes chers à ses yeux : le vaudou, la géomancie par le Fa, la puissance des royaumes africains et l’esclavagisme.
Extrait d’un article de Nicolas Michel paru dans jeune Afrique octobre 2015
Associés à ce travail pictural, des bronzes exceptionnels
de S.Dermé, S.Gandema, I.Gandema, I.Boukoungou, I.Guiré, H. Congo, fixés, pièces
uniques et objets de décoration
DU LUNDI AU SAMEDI 12h-19h Dimanches sur RDV
VERNISSAGE LE JEUDI 7 JANVIER À 18h
COCKTAIL LE MARDI 26 JANVIER À 18h
53 RUE BLANCHE 75009 PARIS
À LA MU GALLERY
53 rue Blanche 75009 Paris
Métro Blanche & Place de Clichy
Contact : audeminart@hotmail.com, www.lagalerieafricaine.com,
www.africanmodernart.com, M. 06 60 24 06 26
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